
Fabien Giraud & Raphael Siboni
Leur collaboration a débuté en 2007 au Fresnoy. Ils ont participé à de nombreuses expositions en France et à l’étranger : biennale de Lyon en 2007 ; Superdrome au Palais de Tokyo à la Biennale de Santa Fe en 2008 ; La Force de l’Art et la Biennale de Moscou en 2009. Ils sont représentés par la galerie Loevenbruck de Paris. Leur démarche artistique est issus des pratiques du documentaire et du cinéma. D’un questionnement initial sur les communautés contemporaines et les modes d’individuation qui les travaillent, leur démarche s’ouvre progressivement à une redéfinition systématique de la notion même d’expérience esthétique. Le monde, selon eux, est un paysage liquide et fluide, « soft » au sens où l’entend aujourd’hui la programmation informatique. Dans un système d’équivalence, où rien ne se fixe ni ne perdure, « l’oeuvre n’est plus qu’une variable dans un système nommé selon le cas exposition, institution, situation. La singularité est une fonction parmi d’autres de cet ensemble dynamique. C’est au sein de cette « condition » que se forme tout l’enjeu de leur travail. Il consiste à envisager la possibilité « malgré tout » d’une saillance, qui venant faire disjoncter cette réalité, porte en elle la promesse d’un événement.

Fabien Zocco
Il explore le potentiel plastique et la dématérialisation informatique, des applications et autres logiciels. Jouant des infinies possibilités offertes par le réseau digital, il reprend les icônes de la culture populaire numérique et l’esthétique virtuelle, pour créer des architectures, des formes ou des récits futuristes. Non sans une pointe de dérision, il interroge notre rapport aux nouvelles technologies qui ont envahi notre quotidien et sonde notre rapport au virtuel. Son travail a notamment été présenté en France (Le Fresnoy, FRAC, Poitou Charentes, Palais de Tokyo…), au Mexique (Institut Français d’Amérique Latine à Mexico), au Canada (galerie de l’Université du Québec à Trois-Rivières), en Pologne (programme A-I-R, Wroclaw), en Belgique (Transcultures, Mons), en Italie (LALD, Polignano a Mare) et en ligne (The Wrong – New digital art biennale).

Lili Reynaud Dewar
Son travail a été exposé dans de nombreuses expositions internationales, notamment lors de la 5ème Biannale de Berlin, la 3ème Triennale de Paris, la 12ème Biennale de Lyon, la 5ème Biennale de Marrakech, la 56ème Biennale de Venise, la 31ème Biennale des arts graphiques de Ljubjana et la 11ème Biennale de Gwangju.Elle s’est en premier lieu consacrée à l’écriture sur l’art à travers divers magazines et monographies d’artistes et à développer des installations sculpturales fonctionnant comme décor de ses performances. Sa première performance, au Centre d’art Mira Phalaina de la maison populaire de Montreuil en 2005, mettait en scène son amie de Glasgow, Mary Knox, qui lisait un texte sur le vie de l’icône rasta et insurgée marron Queen Mother Nanny of the Mountains. Depuis, elle n’a eu de cesse de travailler avec ses ami.e.s, sa famille et ses étudiant.e.s. Son travail ne présente pas de ligne directrice, il ne se penche pas sur un thème spécifique, mais s’acharne à faire entrer les questions sociales, comme le racisme, la crise du sida, les luttes féminines, dans le champ esthétique et codé de l’exposition, et à rendre visible les contradictions d’une telle entreprise. La pratique artistique de Lili Reynaud Dewar prend principalement la forme de performances, de sculptures, de vidéos et d’installations. Ses oeuvres s’inspirent des cultures alternatives et féministes au travers desquelles elle rend hommage à travers certaines figures historiques, telles que Joséphine Baker ou Guillaume Dustan, Jean Genet, Sun Ra, Cosey Fanni Tutti, tout en mêlant des éléments autobiographiques à son processus de travail. Les formes hétérogènes que l’artiste produit s’intéressent particulièrement aux questions identitaires ; qu’elles soient relatives au statut des femmes ou des communautés dominées, les icônes de la transgression culturelle habitent sa réflexion plastique. La danse, à laquelle elle a été formée dès son enfance, constitue une partie importante de ses recherches. Dans des vidéos réalisées depuis 2011, elle engage son corps nu et recouvert de peinture noire, rouge, orange ou argent dans différents espaces institutionnels où son travail est exposé. D’autres oeuvres s’attachent à questionner l’espace domestique par l’élaboration d’environnements qui transforment les lieux d’expositions et leur nature. À la question de savoir vers quel avenir tend son art elle répond : « une famille queer » un peu dissolue, et qui invente de nouvelles formes de sociabilité ».

Alain Fleischer
Cinéaste, photographe, plasticien et écrivain, Alain Fleischer s’est fait connaitre en tant qu’artiste et photographe par de nombreuses expositions personnelles et collectives, d’abord dans des lieux alternatifs. En 1980, il présente ses premières installations à base de projections cinématographiques, à la Biennale internationale d’Art de Paris. En 1982, il expose ses premières grandes compositions photographiques au musée d’art moderne de la ville de Paris et, la même année, une exposition personnelle lui est consacrée au Centre Pompidou, musée national d’Art moderne. Fleischer a ensuite exposé dans de très nombreux musées, centres d’art et galeries, en France et dans divers pays.

Théodora Barat
Elle a étudié aux Beaux Arts de Nantes où elle a surtout développé un travail autour de la projection et de l’installation vidéo. En 2010 elle intègre le Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Elle y réalise son premier film « Or anything at all escept the dark pavement », un travelling muet tournée en 16mm, librement adapté d’un texte de Tony Smith où il relate une virée nocturne sur une autoroute en construction. Ce film a été sélectionné dans de nombreux festivals comme Les rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid, IndieLisboa, Côté court, ou encore Boston Video Art. La version installation, projeté sur une tôle d’aluminium cabossé, a notamment été exposée lors de la carte blanche de Sandra Mulliez à la galerie Bendana Pinel. Théodora remporte en 2012 le prix de la résidence d’artiste à Côté court. Lors de cette résidence d’un an, elle réalise Panorama zéro qui obtient le prix Expérience du festival de court de Nice en 2014. Son travail d’installation est exposé dans des lieux comme Glassbox (Paris), la Fabrique (Toulouse), Contemporary Art Center (Vilnius, Lituanie), LABoral (Gijon, Espagne). En 2015, elle est pré-sélectionnée pour le Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo. Elle est lauréate des Audi Talents Awards 2016 dans la catégorie art contemporain pour son projet « Learning from New Jersey ». Parallèlement, Théodora continue de développer son travail de sculpture, d’installation et de photographie lors de résidences comme à Glassbox, à la Petite Escalier, à Pollen ou au CNES- Observatoire de l’espace.

Marlies Poschl
Située à la frontière entre les Beaux-Arts, le cinéma et la médiation, son travail explore la production de connaissances, la pratique sociale et le soin en relation avec l’innovation technologique. Issu d’un parcours de performance et de projets participatifs, elle collabore souvent avec des acteurs non professionnels et expérimente des méthodes dramaturgies non conventionnelles. Sa pratique se concentre sur le plateau de tournage comme environnement social ainsi que la réalisation de films en tant que processus. Ses projets ont été présentés à l’international dans de nombreux festivals et expositions.

Gwendal Sartre
« Je me suis toujours nourri d’expériences plastiques diverses et je n’ai pas de dépendance vis-à-vis du format cinématographique. Je me sens proche de l’art, du concept, de la peinture, mais essentiellement dans un désir de fiction. Je suis entré en école d’art (à Marseille) avec une idée de peinture mettant en oeuvre des techniques acquises en cours de dessins académiques. La musique – je compose également -, et surtout le cinéma, étaient déjà très importants. Ils constituaient pour moi une ressource de figuration alors que mon travail plastique en était dépourvu. Je pratiquais une peinture abstraite et lyrique qui m’a rapidement mené à une impasse. Filmer ouvrait un autre chemin, une sorte de libération pour mes images. J’ai pu faire l’expérience de pousser l’image filmique et son contenu de réalité vers l’abstraction et la poésie. Filmer devenait semblable à peindre, mais dans une démarche inversée. Le montage a été la découverte vitale de ces passages entre peinture et image filmée. Pour mon premier film, réalisé pendant ma deuxième année, je désirais être absolument seul derrière la caméra. La condition était de se perdre dans les montagnes, de créer la fiction et le film petit à petit, avec une équipe de quelques personnes, et d’écrire par l’errance. Apprendre ainsi à construire et à vivre avec des acteurs. J’ai continué dans cette voie avec d’autres sujets et d’autres méthodes de conception, toujours avec l’idée d’un cinéma qui cherche ses ressources ailleurs que dans le texte et la parole. Mes désirs sont multiples, chaotiques, et j’aime penser mon travail dans ces conditions. »

Ana Maria Gomes
Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et du Fresnoy, Ana Maria Gomes s’intéresse au rôle de la fiction dans la construction des identités personnelles et au jeu de représentation au moyen de la caméra. Ses recherches s’orientent sur son entourage proche et la famille en particulier. En 2004, elle réalise son premier court-métrage Simomen, un portrait de son frère de 14 ans. Deux ans plus tard elle intègre le Fresnoy (dont elle sort diplômée en 2007) et y réalise plusieurs projets dont Teresa, un documentaire qui tisse le portrait discordant de son amie d’enfance. L’année suivante, la fondation Gulbenkian soutiendra la réalisation de l’installation vidéo Antichambre, réalisée avec des adolescents filmés dans leurs chambres. Plus tard, elle réalise Antonio, Lindo Antonio, un film sur son oncle échappé du Portugal depuis 50 ans. Ce projet lauréat G.R.E.C (Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques) en 2013 est doublement primé au festival International Entrevues Belfort (2015), et au festival International Curtas de Vila do Conde (2016) avec le Grand Prix du jury et du public. Il est nominé pour la Sophia du meilleur documentaire portugais en 2017. La même année, Ana Maria Gomes est nommée pensionnaire de l’Académie de France à Madrid – Casa de Velazquez.

Ann Guillaume
Elle développe une pratique plastique et cinématographique tournée vers tous les métiers qui étudient les liens qui existent entre culture et milieu. La recherche qui étudient les liens qui existent entre culture et milieu. La recherche et l’enquête sont ses modes d’action et l’image en mouvement son médium de restitution. Partir d’un lieu qui a fait émerger un problème public lui permet d’inventer des processus de projets. Une fois identifié il s’adit de monter une équipe pluridisciplinaire afin d’organiser une communauté d’intérêt prête à faire bouger les rôles, repenser les usagers et l’imaginaire du lieu. Des situations apparaissent et permettent alors de tester différents dispositifs qui favorisent des représentations. Valoriser ces expériences par le cinéma lui permet de faire un art qui se charge désormais d’inventer des nouvelles formes de commun. Depuis une dizaine d’années elle pratique l’installation et la vidéo sur des sujets liés au vivant sous toutes ses formes avec des complices comme des archéologues, des anthropologues, des historiens de techniques, des chercheurs en sciences appliquées, des designers, des web designers. Elle finit sa thèse sur la question des nouvelles formes de relation au vivant que l’art peut rendre visible à travers la notion des communs en art et sociologie.

Vincent Ceraudo
Sa recherche se situe à la croisée de différentes histoires ; celles des idées de la magie et de l’ésotérisme d’une part, mais aussi de la science, ou encore de l’enregistrement de ses possibilités, qu’elles soient vidéo, photographique ou sonore. Vincent Ceraudo exploite le degré d’incertitude qui constitue notre perception de la réalité. Il joue de manière liminale par des déplacements, et essaye d’en capturer les interférences et les écarts. Fasciné par les moments où la perception du réel nous échappe, ou encore par des choses qui sont tout simplement exclues de notre conception commune, l’artiste met en jeu le réel et ses limites acceptables. Son travail qui se traduit essentiellement à travers la photographie, l’installation, la performance, le son et le film, a été présenté lors d’événements majeurs tels que le Salon de Montrouge, le palais de Tokyo, le MUMA, Monash University Muséum of Art de Melbourne, le centre d’art et la galerie carrée de la Villa Arson à Nice, le Museo d’art Contemprana Villa Croce, a Genova, la foire internationale d’art contemporain Art-O-Rama à Marseille.

Gilles Ribero
Le corps est son principal champ d’expérimentation. Il joue le rôle d’un prisme par lequel le regard se forme. Par leur mode opératoire, la photographie et la vidéo lui permettent de révéler les transports qui s’opèrent en lui et les changements de formes qu’ils impliquent. Il fait partie du collectif de photographes La Grotte.

Thomas Guillot
Ses propositions, sortes de scénarii vivants et vécus, existent sous la forme de constellations de films-documents, notules, analectes, archives, images fixes, palais de la mémoire, partagés de façon confidentielles et reprises sous de nouveaux titres, manières de ne jamais parachever ce qui s’avèrerait être pour lui des lignes d’erres ou de désir.

Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval
Nicolas Klotz est auteur de plusieurs documentaires dont des portraits de musiciens comme le joueur de sitar Pandit Ravi Shankar, le pianiste Brad Mehldau ou le saxophoniste James Carter. Après deux longs métrages de fiction pour le cinéma (La Nuit bengali et La Nuit sacrée d’après le roman de Tahar Ben Jelloun), il réalise Paria qui traite de la vie des sans domicile fixe. Un sujet qu’il avait auparavant abordé en 2000 dans un téléfilm diffusé sur Arte : Un Ange en danger.
Elisabeth Perceval arrive à Paris en mai 1970, dans le but d’exercer son métier de comédienne. Elle y débute une collaboration artistique avec Bruno Bayen. Les deux jeunes gens fondent leur compagnie La Fabrique de Théâtre. Bruno Bayen met en scène et Élisabeth joue sous le nom d’Elsa Pierce. Ils montent de nombreux spectacles comme l’Intervention de Victor Hugo (Festival d’Avignon).
Elle fait ensuite la rencontre de Nicolas Klotz. Elle poursuit son métier dans une aventure de quatre mois de représentations à Bobigny dans Les Fiancés de la Banlieue Ouest, pièce écrite par Bruno Bayen et Louis-Charles Sirjacq. Elle joue dans La Nuit Bengali premier long métrage de Nicolas Klotz tourné à Calcutta, puis elle écrit un premier scénario : Schliemann, d’après la vie de l’archéologue qui découvrit la ville de Troie. Elle est aussi la scénariste de La Nuit sacrée mis en scène par Nicolas Klotz, d’après un d’optique de Tahar Ben Jelloun – le livre éponyme et l’Enfant de Sable. Commence une collaboration où Klotz et Perceval partagent leur travail entre théâtre et cinéma qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Ils fondent la compagnie l’Asile. Élisabeth y écrit une adaptation de Belle du Seigneur d’Albert Cohen et y interprète le rôle d’Ariane. Le spectacle est joué plus d’une centaine de fois au Festival d’Avignon, en France et à travers l’Europe. La rencontre avec le Groupe T’chan’G et les textes de Didier-Georges Gabily, ainsi que l’oeuvre de Heiner Muller, de Bernard-Marie Koltès, de Sarah Kane, de l’historien de l’art Georges Didi-Huberman et du philosophe Jean-Luc Nancy, sont pour Klotz et Perceval, des chocs esthétiques, politique et poétique qui les conduiront vers une radicalisation de leur travail au cinéma. Pendant plus d’un an, Élisabeth rencontre les personnes qui vivent dans la rue, va dans les différentes structures d’accueils aux sans logements, rencontre Xavier Emmanuelli puis Jacques Hassin, et passe ses journées au CHAPSA (Centre d’hébergement et d’Assistance Pour Personnes Sans-Abri) de Nanterre. Elle commence aussi l’écriture de Paria. Le film se tournera grâce à l’Unité Fiction de la chaîne ARTE et son directeur Pierre Chevalier. La même année, ils sont accueillis au théâtre du Radeau, par François Tanguy, où Élisabeth et cinq acteurs travailleront L’Intrus de Jean Luc Nancy, sous la direction de Nicolas Klotz, spectacle joué à Théâtre Ouvert, au Festival Friction de Dijon et à la Fonderie. En avril 2013, Élisabeth Perceval et Nicolas Klotz réalisent avec la collaboration d’Ulysse Klotz (Aamourocéan) pour la Galerie Overgaden à Copenhague Collectif Ceremony, une installation cinématographique qui entremêle les motifs de la chasse à l’homme, de la poursuite et de la persécution à travers l’Histoire du Cinéma. L’installation se déploie dans trois salles qui portent chacune un nom : The RandomBedroom, Nous ne figurons pas dans le paysage Najgo !, ainsi qu’un espace intime où sont projetés deux courts métrages réalisés pour l’occasion avec Vincent Macaigne, Luc Chessel et Silvia Costa. En juillet 2013, ils présentent leur nouveau film, Le Vent souffle dans la Cour d’honneur, à l’Opéra Théâtre du Festival d’Avignon, suivi de cinq projections au cinéma Utopia. C’est une peinture documentaire tournée entre février 2012 et janvier 2013 de 102 min sur les utopies contemporaines du Festival d’Avignon, avec Thomas Ostermeier, Roméo Castellucci, Arthur Nauzyciel, Simon McBurney, Christophe Honoré, Nicolas Stemman, Stanislas Nordey et Dieudonné Niangouna.